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  • Photo du rédacteurJean-marc VIAN

Zones "noires"

Dernière mise à jour : 11 nov. 2020

Les Antilles, La Réunion, détiennent le record de France de maladies métaboliques* de dysfonctionnement immunitaire : infections chroniques récidivantes, maladies auto-immunes. Pour déterminer une prévention efficace nous pouvons étudier les exemples à ne pas suivre en termes de Nutrition et Mode de vie

*HTA, Hypertriglycéridémie, Hypercholestérolémie, Stéatose hépatique, diabète et donc maladies cardio vasculaires, insuffisance rénale …


Pour étudier l’impact du mode de vie sur la santé, il faut observer les « Zones Bleues » qui détiennent le record de centenaires en bonne santé, mais on peut aussi se pencher sur ce que l’on peut appeler les « Zones Noires ».

La Réunion en fait tristement partie (la prévalence du diabète est l’ordre de 10% pour 5,8% en métropole..)


Le groupe le plus étudié est certainement la tribu d’Indiens Pimas qui vivent en bordure du désert d’Arizona.

En 300 ans avant JC les Pimas ont migré du Mexique jusqu’à des terres arides en bordure de la Gila River. Ils ont créé un réseau d’irrigation complexe qui leur a permis de produire du maïs, des haricots et du coton. Les systèmes d’irrigation étaient riches de poissons et attiraient du gibier.


Les colons venus de l’est se sont appropriés l’eau des rivières en amont pour leur propre agriculture asséchant ainsi bon nombre de fermes des Pimas. La carence en eau a transformé l’économie et le style de vie des Indiens : ils

  • ont abandonné leurs fermes,

  • sont devenus dépendants des aides gouvernementales

  • ont perdu brutalement la nécessité de l’activité physique liée aux travaux des champs.


Les indiens Pimas ont progressivement adopté « l'American way of life » : automobile, travail dans un bureau et régime Coca-Cola. Et sont aujourd’hui recordman des États Unis pour le Diabète…

La concentration à Gila River de gens porteurs d’un patrimoine génétique homogène a fait de cette tribu un modèle idéal pour étudier l'interaction de la génétique et de l'environnement dans le diabète. Leur étude a mis en évidence qu’il existe un facteur génétique prédisposant cette population au diabète.


Les chercheurs ont traversé la frontière et retrouvé d’autres Indiens Pimas, leurs cousins : ceux qui sont restés il y a plus de 2000 ans dans les montagnes de la Sierra Madre au Nord du Mexique.

Ils parlent la même langue, ont le même capital génétique, mais ont conservé leur mode de vie ancestral : ils cultivent en espalier du maïs, haricots, tomates, élèvent quelques chèvres, leur mode de vie est aussi dur que leur alimentation est frugale, ils sont tous minces et seulement 5% d’entre eux sont diabétiques


Quelle explication en donner ?

Pendant les longues périodes de famine traversées par les Indiens au cours de 30 000 ans de migrations et lors de 2 000 ans de sécheresse dans le désert de l'Arizona, seuls n’ont survécu que ceux qui avaient des gènes leur permettant de vivre de peu et faire des stocks de graisse.

Seul problème: le génotype économe est devenu encombrant lorsque ces populations se sont retrouvées catapultées dans une société de pléthore alimentaire. A partir de là, les gènes qui avaient permis la survie sont devenus mortifères.

C’est ce que l’on observe avec les Inuits, les Polynésiens, les Antillais et les Réunionnais

Une très bonne nouvelle : c’est REVERSIBLE.

La leçon des Aborigènes Australiens,

Les Aborigènes Australiens présentent aussi une prévalence importante de Syndrome métabolique et diabète, et ont permis mettre en évidence de façon indiscutable la responsabilité du mode de vie :

Un chef de tribu a convaincu une dizaine de membres de son clan, ayant tous acquis un diabète de type 2 à abandonner brutalement le mode de vie à l’occidentale et reprendre la vie dans le bush, à une journée de route en 4X4.


7 semaines de ce régime de « chasseurs cueilleurs » a suffi pour leur faire perdre 8 kg en moyenne, normaliser leurs chiffres de glycémie, de triglycérides, et de cholestérol, et de normaliser leurs chiffres tensionnels .

Il est indiscutable qu’associer la sédentarité et Junk Food est le meilleur moyen de voir se développer obésité, maladies dégénératives, et le meilleur moyen pour finir sa vie lourdement handicapé.


En revanche, la science est formelle : pour une Prévention efficace associer une Nutrition équilibrée à une activité physique régulière permettra de lutter contre le surpoids, évitera le vieillissement cellulaire, l’évolution vers l’insulino-résistance et le syndrome métabolique.



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